J’adore faire cet exercice : mettre à l’épreuve l’orateur.trice pour l’entraîner à ne pas réagir: être attentif et se dépouiller des nombreux commentaires inconscients du corps ou du visage ; rester impassible, calme, en silence sous l’effet du stress lié en premier lieu au regard de son auditoire. Ce n’est pas un exercice simple tant notre corps parle pour nous à notre insu. Quand il se dépouille de la gêne, de l’étonnement, de tout commentaire visible et incontrôlé de l’émotion vécue et/ou de toute volonté de « faire quelque chose » apparaît alors puissamment le personnage de l’orateur.trice.
J’adore le moment de cette apparition. On pourrait alors penser qu’on joue à être quelqu’un d’autre ou que l’on perd en authenticité ou même que rien ne se passe. Et pourtant non. Tout en cherchant à ne plus être vous et à ne plus «rien faire» (dans le sens de «produire quelque chose»), vous devenez vous, grandement, intensément. Votre charisme apparaît.
C’est une présence plus intense, plus vraie sans aucun doute. On attend alors vos premiers mots avec impatience.
Marjorie Hébrard.
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